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 Poison city

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~ Grand manitou ~~ Grand manitou ~
meushi
meushi
Messages : 1128
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MessageSujet: Poison city   Poison city EmptyDim 29 Nov - 21:37




Poison city


Auteur : Testsuya Tsutsui
Éditeur : Ki-oon
Années de parution : 2014 à 2015
Nombre de volumes :
- Japon : 2 (terminé)
- France : 1 (terminé en décembre)
Titre original : 有害都市

■ Synopsis:


Tokyo, 2019. À moins d’un an de l’ouverture des Jeux olympiques, le Japon est bien décidé à faire place nette afin de recevoir les athlètes du monde entier. Une vague de puritanisme exacerbé s’abat sur tout le pays, cristallisée par la multiplication de mouvements autoproclamés de vigilance citoyenne. Littérature, cinéma, jeu vidéo, bande dessinée : aucun mode d’expression n’est épargné.

C’est dans ce climat suffocant que Mikio Hibino, jeune auteur de 32 ans, se lance un peu naïvement dans la publication d’un manga d’horreur ultra-réaliste, Dark Walker. Une démarche aux conséquences funestes qui va précipiter l’auteur et son éditeur dans l’œil du cyclone...

En s’appuyant sur son expérience personnelle, Tetsuya Tsutsui (Prophecy, Manhole) nous livre avec Poison City une œuvre fascinante sur la liberté d’expression et les coulisses de la création manga au Japon
. *

* Résumé de Ki-oon.



■ Mon avis:


J'apprécie particulièrement les ambiances des ces mangas visant à nous sensibiliser sur le devenir de la société, en extrapolant ce que nous sommes en train de vivre dans un futur relativement proche. Une sorte de mise en garde.

Très détaillés et travaillés, les graphismes de ce manga apportent une vraie touche de réalisme à la série ce qui fait que l'on n'a aucun mal à s'imaginer vivre ces événements dans les prochaines années.

C'est dans ce futur proche que l'auteur nous dépeint un Japon rongé par la censure, devenue monnaie courante du fait de l'arrivée prochaine des J.O. On peut voir les effets du "puritanisme exacerbé" du comité de censure qui, sous couvert de protéger les bonnes mœurs et les personnes vulnérables de certains sujets sensibles et images choc, vont imposer leur vision des choses, leurs idéaux de façon presque dictatoriale. Le parallèle fait entre certaines œuvres "violentes" ou des sujets tabous (comme la violence infantile) et les passages à l'acte de certains lecteurs suivant le modus opérandi du livre est pointé du doigt pour légitimer la présence de ce conseil de censure. Ce parallèle me rappelle d'ailleurs les raccourcis précipités qui sont faits entre le monde du jeu vidéo et des actes de violence perpétrés par des personnes "instables".

Cela nous lance dans une série de questions, et nous amène donc aux fameux débats : est-ce que lire une histoire avec des meurtriers ou violeurs incite au meurtre ou au viol? Qui est responsable en cas de passage à l'acte ? L'auteur qui décrit les crimes, ou les personnes influencées qui vont les rendre réels ? Dans ce cas, est-ce que nous pouvons écrire sur tous les sujets, y compris les plus choquants, sous couvert de la liberté d'expression et du devoir d'information en prenant le risque d'être lu et pris en exemple par des personnes fragiles?

Dans "Poison City", on assiste à l'auto-censure des mangakas qui se brident et font de grosses concessions, quite à dénaturer leur œuvre, pour éviter d'être dans le viseur de ce comité et donc de se prendre une "pierre tombale" (a.k.a. un écriteau écrit en blanc sur fond noir pour annoncer dans les librairies que l’œuvre est disponible uniquement en comptoir et ressemblant aux pierres tombales japonaises) ce qui nuirait immanquablement à leur réputation... Actuellement, la question se pose peu, ou alors uniquement pour les jeux vidéos qui sont souvent la cible des médias.

Pour la petite histoire, il faut savoir que Tetsuya Tsutui se sert de sa propre expérience pour rédiger ce manga. En effet, le département de Nagasaki a censuré l'une de ses œuvres en se basant uniquement sur une brève étude visuelle -il faut préciser que ce jour là, une trentaine d’œuvres a dû être analysée en 35 minutes, soit environ une minute par œuvre...- et ce, sans l'en avoir averti. L'ironie de l'histoire est que Tetsuya Tsutui voulait écrire une œuvre relatant la censure dans les comics lors des années 50...


Cependant, "Poison City" ne fait pas que critiquer la censure mais se révèle plus profond, en proposant aussi la vision des pro-censures, et notamment celle d'un ancien mangaka d'une œuvre controversée ayant retourné sa veste. Le contenu est donc complet pour se forger une opinion en restant critique, même si ce récit est quand même contre la censure à outrance.

On remarquera également un parallèle entre le mangaka, héros de l'histoire, et son propre manga dans certains passages.

Pour avoir une histoire plus complète, voici l'article sur "le monde" avec l'interview de l'auteur :
Juste là.


■ Conclusion:


Poison City est un manga qui permet de réfléchir sur des sujets toujours sensibles : la censure et le devenir de la société à force de vouloir toujours protéger et décréter ce qui est bon ou mauvais pour nous. Je pense que, comme pour tout, il faut que ce soit dosé, mais surtout pertinent et justifié. L'auteur a su faire un beau pied de nez à un sujet pourtant très personnel.
J'ai hâte de lire le second et dernier tome de cette petite série enrichissante.



■ Ma note: 9/10


Critique de Meushi,
Correction par Musashi,
Codes de Joy et Didi Farl
Sources images :
Gamer Network
Bodoï
Source interview :
Le monde
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Poison city

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